HECO SCHRAUBEN

La contribution de la filière forêt-bois à la COP21


Du 30 novembre au 11 décembre 2015, la France accueille et préside la 21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui répond au sigle barbare de COP21/CMP11. L'objectif, à la fois impératif et ambitieux, utopique dirons certains ? Trouver un consensus entre les 196 pays signataires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, constitués à 70% de CO2, et maintenir le réchauffement du climat en-dessous de 2° en 2100.

D'après les engagements que proposent les pays, le compte n'y est pas encore
La fondation Nicolas Hulot tient un thermomètre des promesses de réduction des émissions de gaz à effet de serre des différents pays participants. A ce jour, 148 pays représentant 85% des émissions ont rendu leur copie. Mauvaise nouvelle : à l'horizon 2030, 10 milliards de tonnes d'équivalent CO2 sont déjà en trop. Arrivera-t-on à l'engagement à de nouveaux efforts pendant la dizaine de jours de la conférence ? Rien n'est moins sûr. Au delà du coût économique, c'est une véritable mutation de société que nous sommes confrontés, mutation dans laquelle le bois peut apporter sa contribution.


Contribution de la filière Forêt-Bois à la COP21 Paris 2015
Grumes en forêt près d'Ax les Thermes en Ariège
crédit photo : Cmp Bois / Emmanuel Bourdillat

La forêt et le bois ont des rôles essentiels à jouer

C'est un fait bien connu et reconnu : les arbres au cours de leur croissance absorbent du CO2 de manière continue et le stockent. Les forêts sont donc de véritables puits à dioxyde de carbone. Dans ce contexte la filière forêt-bois française, qui compense 20% des émissions nationales de CO2 , a un rôle de première importance à jouer. C’est aussi un enjeu exceptionnel à relever en termes d’emploi et de valeur ajoutée pour l’économie française. Des points qui auraient dû être développés lors du colloque de France Bois Forêt du 5 novembre 2015 sur la relation entre filière forêt-bois et changement climatique. Ce message a été aussi repris dans de nombreux événements, du salon Batimat au salon des Maires de France, en passant par la finissante Exposition Universelle et son pavillon France en bois. Sans oublier le Forum Forêt de Fransylva qui propose 149 jours d'actions et d'événements pour la fillière bois-forêt.

Des propositions pour la COP21

Mais pour aller plus loin, d'autres propositions existent. Certains parlent de stimuler l'accroissement des surfaces forestières en relançant le Fonds Forestier National, qui avait en son temps donné de bons résultats, afin d'assurer un développement régulier en plantations utiles et valorisables. Sur un autre plan, l'association BBCA pour des bâtiments bas carbone regroupe de nombreux constructeurs, architectes et maîtres d'ouvrages, afin d'intégrer aux objectifs de de la réglementation thermique les émissions de carbone sur l’intégralité du cycle de vie, de la construction à l’exploitation, jusqu’ à la fin de vie : un critère sur lequel le bois est particulièrement bien placé. Autre exemple, privilégier les isolants bio-sourcés que sont les fibres de bois, de paille ou de chanvre. Ils ont fait depuis longtemps leur preuves et à performance équivalentes, ils demandent moins d'énergie en fabrication et sont constitués de matériaux renouvelables. Pour Jean-Michel Wilmotte, architecte, et Guillaume Poitrinal, président de Woodeum, qui ont signé une tribune commune dans le journal les Echos, la COP21 est déjà un succès car elle met les émissions de CO2 au coeur du débat. Pourvu qu'elle soit suivie d'effets.
(12/10/2015)

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