Un collège construit grâce à une centaine de modules 3D en bois

Le second collège public de Clisson a été bâti grâce à une technique de pointe : un système de construction semi-industrialisé innovant recourant à des modules de bois de grande dimension. Ces modules sont transformés en salles de classe dans un atelier situé à deux kilomètres du chantier de ce collège de Loire-Atlantique puis assemblés les uns aux autres sur place ; ce processus de fabrication a été choisi pour ses nombreux atouts, puisqu'il offre une grande modularité ainsi qu'une capacité d'agrandissement, de réduction ou de déplacement et une bonne isolation thermique et phonique, le tout grâce à un savoir-faire local.

Le Département de Loire-Atlantique a choisi un mode de construction semi-industrialisé en ayant recours au procédé de conception-réalisation : concepteur et entreprise chargée des travaux ont été associés au projet dès les premières phases de celui-ci. Le mandataire était Quille construction, l'architecte, l’agence Achitectes Rocheteau Saillard, les bureaux d'études EGIS Bâtiment (études générales, structures, fluides, réseaux…), ACOUSTB (acoustique) et Creacept (cuisine), tandis que la construction industrielle a été confiée à un groupement piloté par la société LECO XJ avec sept entreprises essentiellement locales, le contrôle qualité de l'industrialisation étant assuré par STX. D'une superficie de 5 767 m2, le collège se compose d'un bâtiment principal sur deux niveaux, d’une salle de restauration ainsi que de quatre logements de fonction, l'ensemble formant un « U » autour de la cour et du préau, ainsi abrités des vents dominants. Grâce à son organisation en blocs fonctionnels, le collège pourra bénéficier de possibilités simples d’extension ou de modularité, s'agrandissant ou se réduisant en fonction des besoins. En effet, la quasi totalité des éléments bâtis sont réalisés à partir de modules 3D. La salle de restauration est quant à elle conçue à partir de panneaux 2D, des éléments préfabriqués en bois. La chaufferie est en béton et l'abri à vélos en structure métalliques, en raison des contraintes de sécurité.

Préalablement, des prototypes ont été réalisés pour valider les procédés constructifs et les matériaux, et permettre la réalisation de tests acoustiques et de tests d'étanchéités à l'air. Tandis que le chantier principal était préparé de manière traditionnelle avec des travaux de terrassement, de traitement des sols, de drainage ou encore l'installation de réseaux et canalisations, les modules étaient fabriqués dans un atelier à moins de deux kilomètres de distance. 13 étapes jalonnent leur construction en atelier : livraison des panneaux et ossatures en pin (lamellé-collé), préparés par un menuisier ; assemblage des éléments de structure bois et constitution du squelette du module, pour garantir la rigidité de l'ensemble ; réalisation des étanchéités de toiture ; pose des menuiseries extérieures ; réalisation de l'isolation : réalisation des chapes au sol et de l'isolation acoustique ; pose des équipements en attente de raccordement ; réalisation des cloisons sèches ; peinture ; réalisation des faux-plafonds et appareillages ; contrôle interne ; préparation de l'envoi et chargement en atelier par mâts élévateurs ; envoi sur le chantier. En tout, 98 modules ont ainsi été créés, dont le plus long mesure 16 mètres. Un module équivaut à une demi-salle de classe, et il est assemblé aux autres sur le site ; puis, le tronçon de circulation est terminé sur place, pour permettre les opérations d'assemblage et de connexion. Chaque module est différent, présentant des spécificités propres en termes de dimensions, positionnement, ouvertures, matériaux de finition ou encore équipements. Une fois sur le chantier principal, les modules sont assemblés deux par deux, formant ainsi une salle de classe, avant d'être imbriqués les uns aux autres, tandis que l'étanchéité de l'ensemble est scrupuleusement vérifiée.