Les sombres perspectives 2013 de la FFB
Après une année 2012 moins mauvaise que dans ses prévisions (-1,2% au lieu de -1,9%), la FFB a livré son estimation pour l'année 2013. Se basant sur le contexte de 2012 qualifié d'atone, son président, Didier Ridoret dépeint un tableau très noir avec une activité en recul de 3,5%, sapée par l'effondrement annoncé (par la FFB) de la construction neuve.

crédit photo : FFB
Un recul 2013 qui prend racine dans des maux antérieurs
En termes d’effectifs dans le secteur, l’année 2013 devrait voir une baisse de 40.000 emplois, dont 15.000 en intérim. Sur le segment de l’amélioration-entretien, l’activité resterait en baisse relative (-0,5%), du fait, en particulier, de l’effet d’anticipation positif lié à la hausse des taux réduits de TVA en 2014. Bien évidemment, le nouveau recul des volumes accentuerait les deux maux préexistants du secteur, qui minent les entreprises depuis plusieurs années selon la FFB : les pressions à la baisse sur les prix et de l’évaporation des trésoreries, en partie suite au redoutable effet de ciseau introduit par la Loi sur la Modernisation de l'Economie, alors que la crise provoque un net allongement des délais de paiements des clients. Le secteur du Bâtiment connaîtrait donc une véritable dépression. Constatation immédiatement utilisée pour réclamer, à juste titre, l'annulation du relèvement du taux de la TVA de 7 à 10%.
Cinq propositions de relance
Bien que consciente des difficultés du moment et de la nécessité de lutter contre les déficits publics excessifs, la FFB fait cinq propositions de relance.
1) Une réduction de trente à vingt-deux ans de la durée de détention pour être exonéré à 100% paraît une position de conciliation acceptable par tous.
2) L'auto-liquidation de TVA, l’accroissement des contrôles et la sortie du secteur du Bâtiment du régime des auto-entrepreneurs pour lutter contre la concurrence déloyale.
3) Le retour aux principes d’origine du PTZ+, à savoir, pour les plus modestes, un différé total de remboursement du PTZ+ pendant toute la durée d’amortissement du prêt principal.
4) Mettre en œuvre les préconisations du Plan Bâtiment Durable, qui ont fait l’objet, il y a plus d’un an, d’un large consensus sur l'eco-prêt à taux zéro pour la rénovation thermique.
5) Un abaissement à 5% de la TVA pour consolider les espoirs en matière d’efficacité énergétique et de construction sociale. Il n’est pas de bonne politique de répandre de vaines espérances. Seul un taux très attractif sera capable de faire germer chez nos concitoyens les plus fragiles les espoirs de la transition énergétique ou d’un accès plus facile au logement social.
(14/12/2012)